Pourquoi en 2023 l’addition des services cloud risque d’être salée ?

Les vagues de licenciement dont souffre la Tech en ce moment démontrent que la stratégie mise en place pour la croissance ne correspond plus à la réalité. Plus de 55 000 personnes ont perdu leur emploi dans le secteur du Tech mondial. Tous les éléments sont en place pour que les tarifs du cloud augmente.

Priorité aux rendements pour les nouveaux actionnaires

L’inflation rogne les rendements : ainsi les fonds de pension et autre fonds d’investissement demandent un meilleur rendement pour leur investissement. Comme les salariés de Salesforce sont en train de découvrir la mise en place de système de PEP (mesure de performance qui favorise la quantité à la qualité).

Le coût toujours plus élevé de la cybersécurité

Les coûts de la cybersécurité sont de plus en plus élevés : s’il est toujours possible de créer son service cloud en 3 clics, la sécurisation de ce service doit être prise en compte à la conception du produit. Et malheureusement la sécurité n’est pas toujours la priorité des concepteurs de service. Il s’appuie en règle générale sur des services existants pour limiter leur investissement dans la cybersécurité et se focaliser sur l’expérience utilisateur (pour se rendre addictif et indispensable).

Les cybercriminels sont de plus en plus organisés en d’organisation criminelle. Ainsi fini le hacker boutonneux, aujourd’hui des offres d’emploi sont disponibles et payées généreusement 20 000 $ par mois. De quoi attirer de nombreux talent. Ces organisations se développent rapidement et ont besoin de générer de plus en plus de revenus, donc une fréquence d’attaque plus courante, et des utilisateurs de plus en plus sollicité et soumis à un risque de fatigue.

L’année ne sera pas rose pour les prestataires informatique

Des professionnels de la vente de matériel informatique en recherche de revenus pour compenser la baisse des ventes de matériel. Une crise, sans précédent, se prépare en 2023 et 2024 pour les vendeurs de matériel informatique. Après avoir connu l’engouement pour les équipements boostés par le télétravail, un allongement de la fiabilité et des performances des équipements qui permettent d’atteindre une durée de vie entre 5 et 7 ans pour un poste de travail sans ralentir l’utilisateur.

Des difficultés de recrutement et un désengagement des salariés chez les prestataires de services et autres ESN (SSII si vous avez connu les années 2000). Ce qui engendre des coûts de maintenance plus élevés pour les prestataires de service cloud.

Une guerre commerciale pour les parts de marché entre les géants de la Tech. L’hyper croissance des services cloud commence à plafonner, et maintenant c’est une nouvelle guerre de récupération aux services cloud concurrents que l’on assiste. Malheureusement certains prestataires n’hésitent pas à diffuser des mensonges comme quoi telle ou telle offre n’est pas conforme au RGPD en France. Pour rappel les offres de Google, Microsoft, AWS et autres services fournis par une société américaine ne sont pas dans la conformité stricte du RGPD. Elles sont toutes les 2 dans un statu quo sur les échanges de données avec les états unis en cours de réglementation.

Des nouvelles technologies à déployer

La mise en œuvre de la 5G va engendrer des coûts de remplacement de matériel. Cette « nouvelle » technologie de communication tend à bouleverser les usages en mobilités. Ainsi une zone industrielle peut développer son propre service 5G plutôt que mettre en place des solutions à base de fibre optique. Et cela sans parler du marché du remplacement de 8 milliards de terminaux d’ici 4 ans (axe de croissance prioritaire des constructeurs de mobiles, qui n’a pas été au rendez-vous en 2022).

De nouvelles normes obligatoires

La mise en place entre 2024 et 2026 de la facturation électronique aura un coût énorme auprès des PME : Entre la mise à jour des logiciels, sans doute payante, la souscription à des services de gestion de documents électroniques, la formation des personnes, le bug lié à la mise en place. Ce qui est vraiment dommage dans cette nouvelle obligation c’est que pour l’instant c’est en mode répressif que le système a été mis en place, et non pas pour offrir de la valeur comme un nouveau système automatique de compensation de la TVA.

le constat

  • une inflation conjoncturelle
  • des financiers en manque de rendement,
  • du personnel spécialiste difficile à recruter,
  • une recherche de nouveaux revenus
  • une guerre commerciale qui ne peut (pour l’instant) jouer sur les prix, des équipements techniques à moderniser,
  • des entreprises criminelles en recherche de nouvelles cibles permanente
  • des besoins en cybersécurité en forte croissance
  • de nouvelles obligations légales

Voici tous les éléments du jeu qui va se jouer autour des services cloud en 2023 et 2024. Les augmentations se feront par la disparition de fonctionnalité gratuite (modèle de document dans la mise à jour Google Workspace). Mais aussi simplement par des hausses tarifaires (+20 % chez Microsoft 365). Des pannes générales face à l’absence de compétence (AWS, Microsoft).

N’oubliez jamais la règle : le cloud ne coute pas moins cher, il offre de nouveaux services (la vidéo est disponible ici).

La principale raison pourquoi le cloud en coûte pas moins cher que les services en internet est que les sociétés qui fournissent ces services ne sont pas philanthropiques.

Certains choisissent de quitter le cloud

Basecamp sort du cloud et économise plus de 6,5 M€ sur 5 ans

Stratégie Le CTO de Basecamp sort la calculette et évalue les économies qu’il va faire en sortant du cloud public d’AWS, pour revenir à une solution classique, chez un hébergeur. Basecamp et le cloud public, c’est fini.

Updates

J’ai initialement écrit ce post le 15 février, et voici les éléments dont je n’avais pas encore à ma disposition lors de la rédaction de celui-ci.

Microsoft annonce une forte augmentation des tarifs sur les API Bing.

Microsoft fait bondir les prix de ses API Bing Search – Le Monde Informatique

Les API Microsoft Bing Search vont connaitre des hausses de prix significatives. A compter du 1er mai 2023 pour l’ensemble des régions, certains tarifs vont être multipliés par 10. Les développeurs et les entreprises qui exploitent les API Bing Search de Microsoft vont subir une hausse de tarifs significative.

Chez oracle hausse des tarifs aussi !

Les tarifs de Java vont flamber selon le Gartner – Le Monde Informatique

En janvier, Oracle a remplacé l’abonnement Java SE et Java SE Desktop par un abonnement Java SE Universal, où les entreprises sont facturées en fonction du nombre d’employés et non plus en fonction du nombre de processeurs ou d’utilisateurs nommés plus. Attention aux audits à venir.

Sources :
  • https://www.kaspersky.fr/resource-center/preemptive-safety/cloud-security-issues-challenges
  • https://www.cyberuniversity.com/post/cloud-computing-et-cybersecurite-toutes-les-informations-a-connaitre
  • https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-face-a-la-pression-des-investisseurs-salesforce-change-de-cap-89544.html
  • https://www.01net.com/actualites/licenciements-les-10-plans-massifs-qui-illustrent-lhecatombe-dans-la-tech.html
  • https://www.phonandroid.com/google-augmente-considerablement-le-prix-de-labonnement-a-sa-suite-workspace.html

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